Elle nourrit l’amour de sa veine féconde
Par le chant libéré des rameaux en éveil
Qui bercent leurs chatons telle une voix sur l’onde
A travers les coteaux inondés de soleil.
Sous l’empire du monde une aura printanière
Dévoile ses ardeurs aux lèvres de velours,
Célébrant la splendeur des saisons de lumière
Par des rubans tissés sur la toile des jours.
Dans l’horizon lointain, l’envol des hirondelles
Diffuse en gouttes d’or l’éclat de leurs émaux
Sur le lustre ondulant des frêles demoiselles
Ornant de diamants, la penne des oiseaux.
Les parterres de fleurs aux subtiles essences
Caressent d’un baiser le tendre papillon
Pour ceindre avec douceur ses nobles confidences
Et sertir d’un joyau la rose vermillon.
Ô, divins ornements magnifiant les sèves !
Vous brodez nos regards d’un satin merveilleux,
Le flot de nos émois perle encor sur les rêves
Et j’y songe parfois dans mes drapés soyeux.
Puis la belle de mai dont le jupon s’envole
Vers les îlots d’espoir où se blottit le temps,
Épand sur notre cœur sa florissante étole
Sublimant le décor du sacre de printemps.
Poème de Jacqueline Peytavi