Parmi les reflets d’or des bûches en éveil
Les flammes sur le bois s’habillent d’apparence,
Un doux crépitement aux éclats de vermeil
Caresse d’un baiser les lèvres du silence.
Semblables au destin des êtres amoureux
Les volutes en feu, sous leur regard de braise,
S’enlacent tendrement en ballets gracieux
Et semblent, par instant, danser la javanaise.
Près du foyer d'airain, l’aïeule prend son temps...
Elle songe aux beaux jours des repas en famille
Où les rires d’enfant fleurissaient au printemps
Sublimant le décor de la noble charmille.
L’espoir d’une présence embellirait le sort…
Hélas, le temps s’enfuit vers une aube nouvelle,
Le piano se tait près du chat qui s’endort
Et les vœux chancelants s’épandent à la pelle.
Seigneur, accordez-lui, ne serait-ce qu’un soir
En ce Noël fécond où s’immisce la fête,
Un sourire volé sur l’envers du miroir,
Le souffle d’un archange au sein de la tempête.
Poème de Jacqueline Peytavi