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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 08:02





On s'emploie avec raison à sauver toutes sortes d'espèces d'oiseaux, d'insectes, d'arbres, de plantes, de grosses et petites créatures bien vivantes ménacées de disparition. Des mots, eux aussi, pour d'autres raisons que la chasse, la pollution et l'argent, meurent. Pétrifiés dans des dictionnaires obsolètes recensés par des lexicologues historiens, ils ne subsistent que dans les oeuvres littéraires où, intrigué mais paresseux, le lecteur les saute ou les ignore parfois.

Rares sont les personnes émues par la disparition des mots...Ils sont pourtant plus proches de nous que n'importe quel coléoptère. Ils sont dans notre tête, sous nos yeux, sur notre langue, dans nos livres, dans notre mémoire.

Dieu sait combien les initiatives ne manquent pas, ni les bras, ni l'argent, pour conserver le patrimoine mais, alors que les mots en font tout autant partie que les pierres, les tissus, la porcelaine, l'or et l'argent, ils n'intéressent plus grand monde...L'écologie des mots est balbutiante. Ah ! menacés, s'ils avaient des ailes et une queue ! Comme l'on s'apitoierait sur leur sort ! Les mots ont pourtant des ailes, des yeux, des becs, des pattes, des queues, des muscles, du souffle et... un coeur ! Tous possèdent une histoire, un sexe, une âme, une identité mais le public ne le perçoit pas forcément et l'ignore trop souvent.

Alors ! Quelle importance
que quelques mots d'une langue vivante comme le français s'évanouissent dans la nature ! A ceci près qu'il soit ennuyeux et regrettable qu'une langue s'appauvrisse, qu'elle perde du goût, des couleurs, du sens et de l'exactitude. Ces disparitions ne menacent pas son existence ni sa santé. Mais qui l'aime, qui la caresse, qui en apprécie les bizarreries comme les beautés, l'ordinaire comme la rareté, se désole d'en voir disparaître des brides, des éclats, des fragments et, au fil des années, des pans. Il existe des centaines de mots en péril...Ne serait-ce que par amour, ils ne méritent pas notre indifférence. Si nous le voulons, ils seront encore utiles, sauvons-les, sauvons notre belle langue française.


Cet article rend hommage au talent de Bernard Pivot de L'Académie Goncourt pour ses oeuvres publiées chez Albin Michel.


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