- Dis- moi mamie, parle-moi ! Parle-moi encore ! Encore je t’en supplie ! De tout ! De rien ! De n’importe quoi ! De n’importe qui ! Que sais-je ? De tes délires d’enfant ! Ou bien encore de tes faiblesses ! T’en souvient-il de nos soirées caresses où ton cœur débordait de tendresse et durant lesquelles je profitais de ces moments forts pour t’avouer mes secrets ou mes craintes ? Comme beaucoup de petites filles, j’ai avalé ta bonté pendant que tu soignais mes écorchures au corps et mes blessures au cœur ! Tu avais toujours le mot pour guérir tous mes maux ! Tu me faisais partager tellement de douces choses que tu as embelli pour moi, jusqu'à tes propres rêves.
Tous ces souvenirs qui t’appartenaient et que tu m’as fait revivre, seconde par seconde dans chacun de tes récits, dis-moi mamie, qu’adviennent-ils aujourd’hui ? Cette absence et ce silence si lourds que tu m’infliges sont-ils le miroir de ma propre absence, lorsque ton cœur m’appelait et que la vie nous séparait ? Dis-moi, mamie, oublions le temps et revenons en arrière. Laisse-moi, une fois encore, m’asseoir à même le sol. Laisse-moi, une fois encore, poser ma tête sur tes genoux, et, comme par le passé, si tu le veux bien, j’aimerais sentir ta main frôler ma tempe et mes cheveux. Oui, ramène-les en arrière de ta main caressante pour mieux sentir l’ovale de ma joue.
De ta voix profonde un peu voilée, de ton sourire qui jouait à trouble-sens et de ton élégance naturelle jamais prise en défaut, tu m'as fait rêver de terres lointaines et de tendres romances.
Ces moments qui n’appartenaient qu’à nous, où Amour rythmait avec Toujours. Nos éclats de rire et toutes les joies que nous partagions ! Une larme ! Un sourire ! Un moindre regard et tout était dit. Pas besoin de mots entre nous, pas de maux du tout. Une complicité ! Un échange ! Une communion ! Un partage ! Ô mamie ! Que ne t’ai-je dit plus souvent combien je t’aimais ! Que te dirais-je aujourd’hui ? Tu ne me réponds pas ! Tu ne me réponds plus !
Écoute-moi ! Une fois encore, écoute-moi !
Tu as pris le ciel pour habitacle,
Le soleil pour réceptacle ;
Je t’envoie les anges pour mécènes,
les nuages pour corbeilles
et y dépose cet ultime télégramme :
" Ô mon Amour de grand-mère, je t’aime et tu me manques…tellement. "
Diantre ! Que sont devenus tous les grands-pères ?
A croire même qu'ils n'existeraient pas...
Bonne Fête à tous les Grands-Parents.