Mon regard s’est posé sur la rive profonde
Unissant la douceur aux arpèges du soir,
Où d’immenses soupirs libèrent leur espoir
En un tendre concert sous la voûte du monde.
Quand l’orchestre de nuit entonne la romance
Aux abords du chemin qui serpente le lac,
J’entends vibrer au loin la carpe et son doux flac
Dont les reflets d’argent s’habillent d’élégance.
Dans les eaux du silence où la gamme emprisonne
Les grands airs de Wagner, Chopin, Liszt ou Mozart,
Les flots, nacre d’azur, élèvent un encart
Pour voiler d’un bémol la note qui résonne.
Je caresse des doigts la flute enchanteresse
Dont les nobles accords dissonent quelquefois,
Mais le chant s’est perdu dans l’âme de son bois
Aux premières lueurs de l’aube qui progresse.
Poème de Jacqueline Peytavi