L’oléastre aux fruits d’or s’épand sur nos collines
Des jardins de la ville aux sentes du maquis
Sous l’éclatant soleil, gloire de nos acquis,
Dont le cartel s’émeut d’un tremblé d’aubépines.
Ses rameaux argentés inondent la garrigue
D’un aplat de douceur vernissé sous l’auvent
Que miroite sans fin la caresse du vent
Pour conter le pays et son enfant prodigue.
Dans l’ocre aridité des terres provençales
Où le sol des aïeux sublime les guérets
Il tend, comme un enfant, ses bras vers les adrets
Et nourrit de fierté nos veines ancestrales.
Par le tronc sinueux enrobé de mystères,
L’arbre béni des Dieux dessine ses douleurs ;
Il convulse et se tort puis distille ses pleurs
En perles de nectar aux subtils caractères.
Mais les flammes, soudain, ravagent notre emblème
Sous le joug d’un mistral embrasant les contours,
Quand des êtres sans nom prohibent le parcours
Des oliviers en fleurs expiant l’anathème.
Poème de Jacqueline Peytavi