Mon regard s’est posé sur la rive profonde
Unissant la douceur aux arpèges du lac
En un tendre concert sous la voûte du monde
Dans les reflets nacrés des portes de l’ubac.
Quand soudain apparaît la nymphe de ces lieux ;
Sa robe de cristal adoucit l’ambre noire
Qui revêt aussitôt son éclat merveilleux
Telle une muse d’or sur son croissant d’ivoire.
Lentement, je m’approche espérant le miracle
De ravir un instant les orfèvres du soir,
Purs joyaux éternels, s’élevant au pinacle
Dont l’anneau, sur mon doigt, scintille dans le noir.
Bel ange radieux à nul autre pareil,
Chaviré du Zénith en sa beauté plénière,
Dont les ailes d’argent apaisent le sommeil
Pour qu’enfin le couchant s’enrobe de lumière.
Malgré l’obscurité je devine son âme
Lustrant de mille feux le décor palatin,
La lune offre à sa peau la grâce d’une Dame,
Enlace ses cheveux d’un ruban de satin.
…Puis l’ombre disparaît aux flêches de minuit
Près des coteaux lointains caressés par la brise,
Où le dôme étoilé de l’indomptable nuit
Enlumine les pas vers la terre promise.
Dans la nuit, rien ne meurt vraiment,
Tout se renouvelle…autrement !
Poème de Jacqueline Peytavi