J'ai lu tant de souffrance aux cils de ton regard
Dont les cernes en pleurs ternissent le visage,
Que ma plume en émoi répand son triste adage
Sur le monde en péril, lové dans le brouillard.
Visant l’ambition aux profils alléchants,
Ton esprit maladif se défend de l’aurore
Pour voiler d’obscurci les secrets de Pandore
Dont l’espérance meurt sous nos pas trébuchants.
Du spectacle malin des foules sans amour
Où s’immole l’espoir sur l’autel du silence,
Les larmes d’un enfant s’offrent en pénitence
Pour ennoblir les uns et chasser le vautour.
L’humanité chavire à grands pas de géant
Vers l’antre de l’oubli, son ultime tanière
Où les mornes avens dépourvus de lumière
Unissent la pénombre aux glèbes du néant.
Ainsi réconforté, l’infâme Lucifer
Se convulse et se tord en rêvant au pinacle,
Mais il n’est jamais vain d’espérer le miracle
Qui sauvera l’impur des flammes de l’enfer.
Ô, Valeur ! Prends ton vol loin du cercle agité,
Adoucit le mépris des âmes sibyllines
Que l’Éternel distille en présences divines
Sous le berceau d’azur empli d’immensité.
Déloge l’aiguillon nourrissant les rancœurs
Dont les chancres amers néantisent la terre,
Enrubanne la paix sur les armes de guerre
Car les nobles combats se livrent dans les cœurs.
Poème de Jacqueline Peytavi