Indicible présence à l’ombre riveraine
Embellissant le ciel de l’aède rêveur
Dont la plume s’épand d’une encre souveraine
En modestes quatrains sur la page en douceur.
Elle anime d’espoir les âmes sibyllines
Par les reflets d’argent qui brodent ses cheveux
Et dispense mes pleurs à travers les courtines
Dans les ambres du soir mêlés d’éclats soyeux.
Laissez-moi m’envoler auprès de ses lumières
Où renaît de la nuit le sombre parchemin,
Je l’implore parfois au sein de mes prières
Et soudain la devine à l’entour du chemin.
J’entends frémir ses mots telle une voix sur l’onde
Ô, noble silhouette à la couronne d’or !
Puis elle disparaît dans la brume profonde
Parmi les bois sacrés, majestueux décor.
Lors, l’inspiration de l’humble poétesse
Vole et franchit les cœurs sertis dans les écrins,
Mais sitôt le regard voilé par la tristesse
*Calliope revient adoucir ses chagrins.
Poème de Jacqueline Peytavi
*Calliope, comme ses huit sœurs les muses, est une des neuf filles de Zeus et de Mnémosyne. Souvent représentée sous les traits d'une jeune fille à l'air majestueux, le front ceint d'une couronne d'or, emblème qui, selon Hésiode, indique sa suprématie parmi les autres muses. Elle est ornée de guirlandes, tient d'une main une trompette, et de l'autre le texte d'un poème épique.