Au jardin de nos cœurs, s’alanguissent les roses ;
Le pinson qui chantait vers l’horizon vermeil,
Recherche l’autrefois entre les fleurs mi-closes
Où nous allions, tous deux, étreindre le soleil.
Le miroir de la source où buvait la colombe
Reflète, insouciant, nos printemps écoulés,
Et le voile du soir, furtivement retombe
Parmi nos souvenirs aux rêves étoilés.
L’écho des temps lointains, nous murmure à l’oreille
Les divins mots d’amour chuchotés à mi voix
Sur le doux pâturin, ô couche sans pareille
Où nos corps s’enlaçaient dans de troublants émois.
La noble passion que mon cœur t’a jurée,
Sommeille tendrement comme un volcan trop vieux
Qui rêve de brûler dans l’immense empyrée
Du feu de mes désirs et celui de tes yeux.
Regardons le passé tel un magique rêve,
Admirons son parcours aux remous exaltants,
Et l’on voit déferler sur l’or blond de la grève