Ma Maguy, il y a un an aujourd'hui que tu m'as quittée !
Le ciel déroule son tapis de velours sombre,
Sa brunissure plonge mon cœur dans la pénombre.
Quand, en d’autres lieux, ailleurs ou d’autres cieux,
D’aucuns transmuent leurs songes en fantasmes délicieux
Les paupières closes sur leurs couches endormies,
Je sens sourdre en moi le cadran des heures enfuies.
L’eau de chagrin perle sur mon visage
Il n’y a plus de mot, ni point d’âge.
D’une caresse furtive, je m’abreuve des larmes
Qui se perdent, déposant leurs armes
Aux commissures de mes lèvres diaphanes,
Pluie de l’âme voilée par nos regards profanes.
Ma plume se brise, nappant de son encre
Le grimoire où se répand mon vain chancre…
Ô ! Que n’ai-je puisé dans ta légendaire force
Ce courage qui en son temps fut ton écorce.
Aide-moi à changer mes tristes lendemains !
Je t’en supplie, mon amie, ne lâche pas ma main !
A l'aube tu m’apparais dans un ciel sans nuage
Dépose sur la toile ce tendre message :
"...Ma douce, je ne t’ai point quittée,
Je me suis tristement absentée ;
Sache que dans ton ciel attristé,
Brillera toujours l’étoile de notre amitié !"
Alors je ressens au tréfonds de mon âme
Cette joie de vivre qui fut ton oriflamme.
L’aube naissante attiédira la lie de mes veines
Ton icône dissipera ma plus profonde peine.
Par Toi, force de l’entendre, la vie est belle
Pour Toi, j’en fais serment, je resterai celle.