Entraînant avec lui ses beaux nuages d’or
Une douce rêverie, tendre, câline
Vient me saisir, quand tout s’éteint, et que tout dort.
Quand tout semble mourir, quand tout paraît fini
Que l’éternelle nuit a déroulé ses voiles
Un songe troublant monte de l’infini
Comme nos tendres regards vers les étoiles.
Oh ! Je te revois, et il me semble encor
Que dans l’ombre ton être se dessine
Les gracieux contours de ton chaste corps
Dans ma chambrette, tu es là, je te devine.
Tu es avec moi dans ma triste solitude,
Souriante devant mes yeux et dans mon cœur,
L’ivresse agrandit ma béatitude
Ton image, c’est tout mon immense bonheur.
Oh ! Je voudrais saisir, m’emparer de cet être
Le couvrir, l’inonder de tous mes baisers fous
Lui dire, lui crier que sans lui peut être,
Jamais je n’aurais pu me charmer d’instants si doux.
Oh ! Si j’avais pu caresser ton visage
Prendre un baiser sur ta lèvre qui souriait
Enserrer tes seins qui sous l’étroit corsage
Battaient follement presque à le déchirer.
Tu étais là, toute belle, toute charmante
Avec tes grands yeux bleus aux reflets si purs
Tu étais avec moi et nos âmes tremblantes
S’enlaçaient tendrement dans le soir obscur.
Ce rêve a disparu dans les brumes du jour
Emportant la vision de ta chère beauté,
Puis laisse mon cœur empli d’ivresse et d’amour
Avec la poudre d’or qu’un songe m’a jeté.
Candide Agnèse