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23 mai 2007 3 23 /05 /mai /2007 14:40

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(PENSEE COQUINE !)

       Emergeant des brumes léthargiques d'une savoureuse sieste, Blandine se laissait gagner par la douceur de ce petit vent léger faisant frémir jusqu'au moindre duvet de ses jambes. Etrange moment où la nature fait silence et où les oiseaux jusqu'aux plus petits soient-ils, respectent cet état d'assoupissement si caractéristique des habitants du Midi...

     

     Bastien l'avait embrassée, regardée furtivement et s'était éloigné derrière la haie de lauriers. Blandine l'avait suivi du regard. Allongée sur la chaise longue, à l'abri de la fournaise estivale sous la tonnelle, elle demeurait pensive, nostalgique. La passion avait cédé le pas à la tendresse, mais l'amour était toujours présent. Quant aux quelques filets d'argent qui scintillaient sur ses tempes, ils n'étaient que le reflet de son charme grandissant. Malgré les années, de querelles en sentiers battus, de croisements en routes parallèles, ils étaient toujours restés sur des routes entrelacées. Elle sentit alors renaître en elle le désir, cette sève nourrissante, véritable trésor dont personne ne veut se priver, fût-ce le temps d'une sieste.

     

    Elle ferma les yeux et s'étira langoureusement au risque de gêner l'assise de son confort. De longues minutes s'écoulèrent ainsi, penchée sur ses souvenirs d'amante, où l'envie l'emportait sur la raison. Elle revoyait ses beaux yeux couleur noisette débordant d’appétit, son doux regard caressant son corps comme seule l'eût fait une main érudite. Une soudaine chaleur empourpra l'ovale de son visage et elle regrettait vivement son absence, lorsque brusquement, le grincement du portail se fit entendre. Bastien était bien là !

   

   Ravie de ce retour impromptu, elle plongea ses yeux dans les siens, et comme s'il avait pu y lire à livre ouvert, il la regarda tendrement avec son sourire de courtisan, aiguisant ainsi l'envolée de ses sentiments...

    

   Non, son regard n'avait point changé ! A ce moment précis, elle retrouvait l'Adonis qu'il fût et, désireuse de lui communiquer sa flamme, lui tendit amoureusement la main. Les mots étaient inutiles. Il s'approcha d'elle lentement... très lentement, puis caressa sa chevelure de sa paume tendre. Elle baissa doucement les paupières et sentit ses lèvres pulpeuses épouser les siennes avec une délicatesse qu'elle reconnaissait bien là. Sa bouche adroite devint torride et son souffle sur sa peau, se fit haleine de braise. Parcourant son corps brûlant d'attente, il pouvait sentir ses reins se creuser à chacune de ses caresses. Elle froissa sa chevelure souple et ondulée de ses deux mains. Leurs souffles devinrent courts. Il remonta jusqu'à sa bouche puis leurs deux corps s'unirent pour ne former qu'un seul être.

 

   Ils n'entendaient plus rien, ni les oiseaux, ni les cigales, ni même ressentaient l'inconfort de leur couche de fortune. Ils étaient enlacés, rythmés par la même cadence, jusqu'à ce que leurs corps hurlant de plaisir, retombèrent lourds comme des chevaux morts.

 

  …Brusquement… Patatras ! … La chaise longue, lasse des gesticulations de ses occupants, se brisa, les laissant tous deux, coincés sous un avachis de toile et monceaux de bois désarticulés. Un éclat de rires se fit alors l’écho de ce coup de théâtre, et ravis de leurs extravagances, ils restèrent piégés comme deux gamins, emprisonnés sous leur propre geôle.

 

     Non, ils n'avaient changé, ni l'un, ni l'autre ! Leurs premiers cheveux blancs n'étaient qu'excuses et balivernes. Peut-être était-ce Blandine qui, imprégnée d'une pudeur soudaine avait refusé de voir en Bastien, l'homme qu'il était toujours resté.

 

Les yeux cernés par la reconnaissance, elle resta allongée sur sa couche capricieuse  aux  côtés de  celui à qui elle ne dit pas assez "je t'aime", mais qui est, et restera, les plus beaux yeux de sa providence.

(Article rédigé par J.Peytavi)

 
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commentaires

*
Bon, là, ça va ! Ca colle !<br /> (Sauf pour les gros bisous, là, à la fin... Je suis devenue prudente....)<br /> Allez ! Bon après-midi, à tout le monde !<br /> *La chaise longue*
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J
Merci beaucoup *chaise longue. Jyckie.
P
Euh... <br /> J'attends toujours mes remerciements...!<br /> Ou, pour le moins des excuses...<br /> Il ne suffit pas de constater les dégâts... Hop ! Et voilà !<br /> Très mauvaise journée à tout le monde !<br /> Je ne supporte pas (!) l'indifférence...<br /> <br /> *La chaise longue*<br /> ---<br /> ps. Y a-t-il un bon bricoleur parmi les blogueurs ?
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J
Oui, *Patatras, nous sommes vraiment désolés des dégâts occasionnés par nos gesticulations. Nous te remercions d'avoir déclanché nos tendres ébats, et nous excusons, c'est la moindre des choses, d'avoir rompu ton assise....Nous allons réparer au plus tôt. Désolée, *chaise longue, ne sois pas amère...tu as été si généreuse avec nous...allez, sans rancune ?  Gros bisous,  Jyckie.
L
Jacqueline,<br /> J'ai oublié de te dire que nous avons trouvé tes textes très beaux.<br /> Et certains de nos amis, chacun leur tour, (ceux qui sont le plus doués pour cela) font la lecture le matin aux résidents présents.<br /> Ils aiment beaucoup les histoires, qui plus est quand elles sont belles.<br /> Avant de créer un blog avec mes amis, je faisais un peu de lecture de poèmes de temps en temps et ils aimaient bien. Maintenant, c'est plus facile, je prends ceux des bloggeurs comme toi.<br /> <br /> Celui des amants et des tempes argentées leur a beaucoup plu et certains romantiques se sont remémorés en silence leurs doux instants de bonheur.<br /> Les cybermamys te remercie et t'embrasse
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J
Chère Lucie, tu n'as pas à me remercier. Si ce texte a plu c'est une pluie de bonheur sur mon coeur, d'autant que j'étais infirmière en gériatrie....Je t'embrasse très fort,  Jyckie.
M
c'est très beau ce texte Jyckie.<br /> Je suis allée voir les cybermamies et j'attends leur réponse, mais jespère qu'elles viendront directement vers toi.<br /> Un gros bisou
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J
Merci Miriel, je viens te voir.  gros bisous,    Jyckie.
J
bonjour, chère Jyckie...<br /> je viens un peu tard, tout a été dit sur ce texte... je ne peux donc être original mais il faut que je te le dise : il est magnifique et tellement... chaud... (le mot sensuel est déjà pris...) J'aime beaucoup... En plus tu as su placer une double "chute" remarquable, celle du récit et celle des amants... j'aime la touche d'émotion des "filets d'argent sur les tempes..." tu comprends pourquoi...<br /> à bientôt, Jyckie<br /> bisous<br /> j'm
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J
Oui, J.M, tout a  peut-être été dit, mais ce que tu penses est important aussi. Tu as vu la double chute et je t'en remercie...beaucoup. Je t'embrasse, à bientôt,  Jyckie.
M
Bonsoir Jyckie<br /> <br /> Magnifique sieste, trés romantique, un vrai bonheur de te lire.<br /> <br /> Bisous<br /> <br /> Michel
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J
Merci beaucoup Michel, heureuse de t'avoir porté un peu de bonheur. Gros bisous,   Jyckie.
L
Et, moi ? Vous pourriez aussi me dire merci, tout de même ! J'y suis un peu pour quelque chose dans cette histoire. Non ?<br /> Et si j'avais pas été là...? Hein ?<br /> Ah ! ces ébatteurs ! Tous des profiteurs !<br /> En plus, qui va réparer les dégâts ? (Si ça se trouve, chuis même pas assurée...)<br /> Moi aussi j'ai besoin d'amour ! (Et surtout de colle et d'un bon tournevis, il est vrai...)<br /> Que justice me soit rendue...<br /> Merci.<br /> *La chaise longue*
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J
Je vous ai reconnu...(éclats de rire)....adorable *Maxime !!!! Peuchère, pauvre chaise longue, je n'y avais point pensé...merci pour ce fou rire.  Jyckie.
C
c'est superbement bien écrit, chapeau !<br /> bonne journée
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J
Bonjour et merci beaucoup Caféïne. Je viens de votre site et j'ai adoré la cigale et la fourmi, version *révisitée...un régal. Bonne journée à vous aussi.  Jyckie.
L
Non seulement ce texte est bien écrit, mais en plus, j'ose imaginer qu'il à provoqué chez le lecteur bon nombre de souvenirs de ce type de sieste.
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J
Je l'espère Parcheminé.Cet écrit est aussi un petit clin d'oeil car d'une bonne braise peut souvent renaître de bien jolies flammes... les rides... ? Elles ne sont que balivernes....Merci de votre passage. Gros bisous,   Jyckie.
J
eh bien...voilà un texte plein de sensualité avec une touche d'humour. C'est bien amené, enlevé et nous laisse imaginer les siestes coquines sous le mistral!<br /> Vivement l'été!<br /> Amicalement,<br /> Jonavin.
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J
Merci Jonavin. Oui, j'ai pensé que les beaux jours arrivant, il serait agréable de laisser la tristesse des jours sombres regagner leur antre. L'humour final de cette pensée atténue quelque peu mon audace...(sourire). Amicales pensées,  Jyckie.
M
Bonsoir Jyckie<br /> <br /> Je ne suis pas asser concentrer pour lire ton texte ce soir, mais je repasserais demain pour mieux l'apprecier.<br /> <br /> Bisous<br /> <br /> Michel<br /> <br /> PS: Je ne suis pas triste, mais qu'il fasse beau ou mauvais, au bout d'un moment les gens ne sont jamais content. Hrureusement que les filles sont toujours aussi belles.
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J
Michel, reviens quand tu le désires, j'apprécie toujours ton passage. Oui, je sais, nous ne pouvons pas toujours sourire car le monde est ainsi fait de mécontents... Gros bisous,   Jyckie.
L
merci d'être passée me voir, j'aime cet endroit, la douceur qui y règne...<br /> bonne soirée à bientot
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J
Bonjour Luna, la douceur fait partie de ton monde aussi, car tes tableaux sont une pure merveille. Je t'embrasse,   jyckie.
T
Voilà un texte sensuel, imprégné d'amour. Quelle jolie plume pour nous le conter. Je me suis cru un instant au centre d'une illustration. Romantique.<br /> Bisoux, Tessie
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J
Merci adorable tessie. L'amour sera toujours le fil conducteur de nos écrits. Bisous,   Jyckie.
K
Voici l'Amour comme on aime à l'imaginer. Merci pour ce beau moment de lecture :)
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J
Merci. Je viens de votre site. Sincèrement, très heureuse de vous connaître et de vous lire. Amitiés,   Jyckie.
L
Mais que ce texte est beau ! Ah si tout les couples pouvaient vieillir ainsi. La chute est royale mais n'enlève rien à la tendresse de ce texte...bonne soirée ;-)
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J
Oui, Loralie, il fallait bien placer une note d'humour...(sourire). Gros bisous,   Jyckie.
R
J'aime beaucoup ce récit, bonne soirée
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J
Bonsoir Revelise,Je vous remercie de votre visite. Je viens, à mon tour, de me rendre sur votre blog. Pensées,  Jyckie.