L’éclat de ta beauté sublimait ton visage
Et cascadant, le flot de tes longs cheveux blonds
S’étalaient, dans ta nuit, sur les plis du corsage,
Où palpitait ton cœur, les désirs du tréfonds.
Malgré ton regard bleu aux pupilles éteintes
Tu trouvais, dans le noir, ce que cherchait ta main ;
Les rosiers épineux dissimulaient leurs teintes
Mais leurs subtils parfums en traçaient le chemin.
Tu goûtais le soleil, douce chaleur tranquille,
Envahissant ton corps et rosissait ta peau.
Des brebis au lointain quand l’aurore rutile
Tu savais distinguer les cloches du troupeau.
Paupières, seriez-vous un réservoir de larmes ?
Ces sillons ravinés, les torrents du chagrin ?
Faut-il donc que l’on prie, ou bien user de charmes ;
Espérer la cornée ? Un don d’un être humain !
Tu m’as offert ta vue, ô l’âme bienveillante,
Dans l’écrin de tes cils, ce trésor merveilleux
Eclaire désormais, ta raison clairvoyante,
Poème de Candide Agnèse (30 août 1998)