Le manteau de l’hiver brode ses nobles franges
Et garnit de satin la lisière des toits.
De longs rubans de laine ornent le front des granges
Où des larmes de gel scintillent par endroits.
Les véloces frimas entonnent la complainte
Dans les champs attristés par la morne saison ;
Loin des chemins dolents s’intronise la crainte
Mais l’éther indulgent veille à leur guérison.
Les coteaux enneigés, irisés de lumières
Etirent un fil d’or sur l’azur finissant,
La nature sommeille à l’entour des chaumières
Et dépose à nos pieds un tapis ravissant.
La douceur des foyers esseule la froidure
Quand l’âtre au cœur d’airain ravive le bois mort ;
Les sapins ennoblis célèbrent leur parure
En chantant Gloria sous l’astre qui s’endort.
Noël, suspends ton givre aux bords de la fenêtre !
L'univers en souffrance a besoin de chaleur,
Un gentil farfadet, un bel ange, peut-être
Dispenseront l'amour en semant le bonheur.
Poème de Jacqueline Peytavi