....A Mon Ange !
Je longeais le canal sous le plus haut portique
Effeuillant les soucis aux abords du chemin ;
Le soleil déclinait vers le monde magique
Où s’exilent parfois les ourlets du destin.
Quand soudain j’entrevis sur la berge lointaine
La muse des ailleurs à l’apparat discret ;
Elle me semblait languir et d’une voix soudaine
Filtra le clair-obscur, murmurant en secret :
N’abrite pas tes vers à l’ombre de la rime,
Essaime les douceurs que l’aède a décrits ;
N’a-t-il donc sur ton cœur déposé son estime
Pour ainsi réfréner l’envol de tes écrits ?
Je laissais échapper une larme furtive
Puis mon ange apparut dans le ciel éthéré,
La nuit se fit moins sombre à l’entour de la rive
Louant la vision de l’être vénéré.
L’azur enluminait sa belle aura de Sage,
Il vint à ma rencontre en épousant mes pas,
De son souffle divin, effleura mon visage
Où le vallon des pleurs ne s’étiole pas.
Je percevais alors l’éclat de son sourire
Par ces étranges flous du profil riverain,
Mais hélas l’ombre fuit vers l’arche, son empire
Caressant d’un baiser l’ovale de ma main.
Poème de Jacqueline Peytavi