Une fois n'est pas coutûme, j'accuse !
D'où proviennent ces cris entremêlés de plaintes
Qui plongent tout mon être aux abysses des flots ?
Serait-ce l’océan, les peurs ou bien nos craintes
Fusant des profondeurs en râles et sanglots ?
Rancoeurs des fonds marins s’échouent sur nos rivages
Dont le feston salé n’est plus que ruban noir
Où de sombres cargos dévoilent leurs visages
Coulant de mornes pleurs sur notre désespoir…
Les plus nobles poissons périssent sur le sable,
Nos oiseaux en péril voient leur envol déchoir,
Exhument des soupirs dont seul l’homme est coupable
De contempler son œuvre en haut de son perchoir…
Mais à l’aube d’un jour viendra la pénitence
Des sordides humains menaçant l’univers,
Et la mer en fureur sommera la sentence
Par des plages en deuil et leurs tristes revers…
Essor, prends garde à toi, car le ciel te regarde,
Accepte sa colère en faisant profil bas,
De tes sombres desseins, tu portes la cocarde
Tel un vil régicide assignant son trépas !