Quel est le plus profond le plus impénétrable
L’insondable océan ou le cœur des humains ?
Poser la question est chose incontournable
Car ils mènent, tous deux, vers des obscurs chemins.
Le grand flot abyssal dans sa colère beugle
Affronte les bateaux, démontrant son pouvoir,
Dans un dernier combat, d’une tempête aveugle
Il sait même engloutir les corps sans s’émouvoir.
Au commun des mortels tout demeure complexe
Le siège de la vie accueille aussi les morts.
L’égalité, ce mot qui, las, laisse perplexe
Se perd sur un " je croîs " sans le moindre remords.
On caresse les chats avec sollicitude,
S’ils savent nous montrer leur doux contentement
Mais des enfants sans nom ou par leur négritude
Peuvent mourir de faim avec notre agrément.
Nous sommes donc placés devant ce paradoxe,
Pour déclamer l’amour nous écrivons des vers,
Notre comportement serait-il orthodoxe
Quand la faim, les viols, deviennent faits divers ?
Si l’on parle de fleurs, du vol de l’hirondelle
Personne ne saura que ce monde imparfait
Possède le pouvoir d’ouvrir la citadelle
Qui retient en prison les trésors du bienfait.
Candide Agnèse