Le jour décline doucement, le ciel déroule son tapis de velours nuit sombre et une multitude d’étoiles scintille comme des onces de bonheur. La nuit enveloppera bientôt de son manteau obscur les êtres sensibles, les pessimistes, les malades et les déprimés. Je pense à vous, êtres fragilisés par la vie ou la maladie, que la nuit apeure et plonge dans un tissu d’angoisses ! Comment vous convaincre que le bonheur existe ou que votre santé reviendra ? Derrière la vitre, je regarde s’éloigner ce bel été que nous a offert Dame Nature : C’était donc cela aussi le bonheur ! Les oiseaux chantaient et les cigales nous régalaient de leur chant mélodieux dans leur entière plénitude. Ce sont tous ces petits moments faits de bonheurs naturels dont il faut se souvenir, les jours enclins à moins de sollicitude…
Le bonheur, c’est aussi l’enfant qui sourit, balbutie et vous tend les bras. Les éclats de rire dans une cour de récréation, l’enfance qui s’en va, l’adolescence qui s’égrène, la vie d’adulte qui progresse, la vraie vie de femme qui commence et l’âge mûr qui point. C’est la réalisation de vos rêves, toutes vos joies, vos plaisirs, votre satisfaction et pourquoi pas, votre prospérité. C’est entendre dire « je t’aime » quand votre cœur est las, croire en son existence, se l’avouer mais c’est pareillement la paix avec soi-même et avec autrui.
Il est vrai que l’inventaire de tous ces moments-là est chose vaine pour celui qui ne veut les entendre, car chacun ressent son autosatisfaction à la mesure de ses exigences. Mais ne voit le bonheur que celui qui en est en quête, et ne s’en aperçoit, hélas, que celui qui ne le tient plus. Je ne rentrerai pas dans la grande philosophie du bonheur que je laisse à Epicure le défendant comme étant naturel et nécessaire, ni dans la spirale de ceux qui différencient le bonheur et être heureux. Jouer sur les mots semble dérisoire mais concevoir le bonheur uniquement sur un monde égocentrique, c’est confondre l’aspiration à la plénitude comme une utopie génitrice de bien des frustrations. Le bonheur est un état d’esprit intérieur dirigé vers l’extérieur, c’est avoir un objectif, des priorités et respecter le cahier de ces charges-là.
Je vous comprends, je vous l’assure ! Peut-être pensez-vous à tort que votre cas est particulier, et que nul autre que vous ne peut accumuler autant de souffrances. Peut-être pensez-vous même qu’il me soit fort aise de penser cela, parce que je ne connais pas, ou n’ai jamais connu les mêmes déchirures ou obstacles que vous ! Ou tout simplement, parce que j’ai santé, moral et fortune ! Et si vous vous trompiez ? La déception ou la maladie inonde votre âme ?
Ne vous retournez pas en arrière, regardez droit devant vous, je suis là ! Admirez un coin de ciel bleu, la vie au-dehors et la main que je vous tends. Ce sont toutes les petites miettes épicuriennes de l’existence qui, soudées les unes aux autres, s’agglutinent en un pain généreux et constituent le repas de la vie. Alors, quand bien même vous penseriez votre mal incurable, essayez ce soir de vous endormir, si vous le pouvez bien sûr, en cherchant sous votre couette bien chaude ou dans votre antre de fortune, l’étincelle qui brillera au loin. Mais surtout, baissez les paupières en pensant très fort que cela ira sûrement mieux demain !
En aucun cas, le ton de ce message ne se veut moraliste, loin s’en faut, il est même empreint d’une grande solidarité. Mais j’ose humblement poser un bémol sur la gamme de vos souffrances physiques ou morales, vous que la vie a secoués, en souhaitant que la chanson du bonheur, un jour, vous insufflera à nouveau sa douce et reposante mélodie. Si je m’exprime avec autant de conviction, c’est parce que vous me connaissez !
- Je multiplie vos forces, je suis tout regard et toute ouïe ! Je suis… L’espoir.
(Article rédigé par J.Peytavi)