Brune ou blonde, quelle importance si le physique n'est le reflet de l'âme ? Seul le temps œuvre en ce sens. Il accorde à nos aînés une certaine sagesse que l'on appelle la philosophie de la vie. La diplomatie est la force de l'âge, l'expérience en est son maître, j'ai été leur élève. L'expérience dépend des circonstances et contextes dans lesquels le vécu s'est égrené. Elle sert d'exemple en déterminant les penchants de l'âme et du cœur, et de règle dans l'exercice du devenir.
La grappe de raisin en est le symbole. Chaque grain mûrit jour après jour. S'il est gorgé d'amour et de soleil, il sera le doux nectar de notre vie, le cumul des ans voyant naître en lui, un millésime exceptionnel.
Dans l’encre de mes yeux bleus ouverts sur le monde, j’ai très souvent trempé ma plume et essayé de la rendre objective. Amoureuse inconditionnelle de l’écriture, j’ai maintes fois rédigé le portrait des uns et des autres, mais l’introspective à laquelle je me livre aujourd’hui n’est pas une sinécure pour autant. Une véritable compresse occlusive obscurcit tout à coup mon regard, devenu stylet de l’âme.
Issue d’une famille conformiste, j’ai ressenti dès mon plus jeune âge cette envie effrénée de me heurter aux règles établies par mes aînés, parce que " les choses de la vie" m’avaient frappée à l'âge où de nombreux enfants jouent et rient, sans prendre conscience de leur félicité. Alors que le premier mot qui ouvre la porte du langage : « PAPA », s’adresse au géniteur dans toute sa plénitude, l’absence paternelle nimbait déjà mon berceau endeuillé.
Ce mot, papa, je ne l’ai jamais prononcé ailleurs que dans mes rêves. " Plus tard, le mauvais de l’émotion s’étant émoussé, il laissa place à un sens farouche de la justice, mâtinée d’ironie" car pragmatique je suis ! La jalousie et la susceptibilité emprisonnent quelquefois mon âme possessive, mais je me repens aussitôt et fais mon jubilé de foi.
Assise en face de lui, j’ai souvent observé mon reflet dans le miroir, mais de souffrances en déchirures sentimentales, de sentiers battus en sanglots désabusés, j’ai une fois pour toutes décidé de lui tourner le dos et d’en finir avec mon apparence d’écorchée vive. Je ne sais si je suis victime ou coupable de mes épreuves passées, mais elles ont fait de moi une oreille attentive et une main tendue, celle que l'on peut saisir lorsque les murs semblent lisses et glissent.
Dans la fleur de l'âge Cupidon me plongea dans le bonheur, et plus tard, Minerve, dans une mer de sapience. J'ai mis des rideaux bleus aux fenêtres de mes yeux et une kyrielle d'étoiles habille désormais mon regard d'optimisme. J'ai retroussé mes lèvres d'un rire d'enfant réhabilité, et libéré mon cœur de tout arcane. Mes vrais amis découvrent en moi la tendresse, l’affection, la générosité, le dévouement et un grand sens de l’amitié. J'aime la nature, la vie et prône la paix ! Je déteste… les petits pois !
Vous me connaîtrez bien davantage en sachant que j’aime les êtres, car l’infirmière que je fus a largement pansé ses maux dans la plaie de ses patients. Leurs sourires reconnaissants ont redonné la joie à mon visage et leurs plaies ont cicatrisé les miennes. Aujourd’hui, c’est dans l’écriture que j'exulte ma passion pour le verbe et la littérature.
… Ecrire ? C'est faire glisser sa plume au rythme de sa créativité et de ses émotions. C'est transmettre, offrir et partager. C'est également trois syllabes, trois voyelles, trois consonnes, six toutes petites lettres pour donner la vie à tant de mots.