L'hiver dépose sur mon âme un blanc baiser
Quand les mots ténus s’enlisent dans un sol froid.
Désormais je n'ois guère ma plume chanter
Mon coeur perclus vient de sonner le beffroi.
Des lagons il me faut à présent traverser,
Sciemment déjouer leur corallienne paroi
Pour un brin de repos qu’enfin aller chercher
Partager ce moment et le vivre sans Toi !
Il faut à ma plume guérir de ses frissons
Faire renaître ce que m’a ravi le temps.
Vaincre son silence, attendre la feuillaison
Qui troquera la froidure pour le printemps.
Je dépose à vos pieds ma muse créatrice
En son sein dresse mon précieux temple intérieur
Afin qu’à jamais trépassent les cicatrices
Que d’aucuns ne soupçonnent de l’extérieur.
Mes écrits ont versé de l’amour pour chacun
L’an, déposé sur ma page, un voile d’embruns.
L’abondance reviendra un jour, un matin
Je saurai me redresser, trouver le chemin.
Que la poussière d’étoiles et le firmament
Nourrissent mes pensées geôlières de décors !
Que se dissipe ce voile d’épuisement
Qui retient ma plume, garrottant son essor.
Poésie Libérée de Jacqueline Peytavi