1 février 2009
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12:01
" Si tu veux combattre l’ennemi, commence par le comprendre.
Tu ne vaincras le dragon qu’en rentrant dans sa peau.
C’est au plus fort de la détresse que tu trouveras tes armes… "
*Rudolf Steiner.*
*Rudolf Steiner.*
Nous brandissons le miroir, attribut de vérité, et semblons rassurés par l’image qu’il nous renvoie. Nonobstant, le regard intérieur ne s’y reflète vraiment que lorsque celui-ci est exempt de poussière. Alors seulement, la lumière de la conscience pure s’y réfléchit. Mais quelle est donc l’image de ce miroir altéré et si peu fécond ?
Nous désirons grimper sur l’adversité, alors qu’il suffirait de descendre en nous-même... Nous y trouverions nos rives sombres, nos méandres, et les torches bienveillantes s’allumeraient pour éclairer nos fonds "sous-marins". Pareille au périscope, la vie intérieure reflète ce monde insaisissable qui nous échappe. Il nous suffirait d’admettre nos fantasmes, à l’origine de nos ténébreuses pensées, acte faisant suite, pour comprendre, sans avoir à se déguiser. Hélas, nous méconnaissons cet abîme, cette profondeur que chacun détient et que point l’on explore.
La connaissance de « soi » offre des ouvertures vers le monde extérieur. Notre esprit reçoit les vibrations comme une brise légère, que notre conscience, véritable lame de fonds décuple, abaissant nos paupières afin de mieux nous inciter, à la réflexion.
Pour autant, les yeux des non-voyants, indiciels d’un regard hors champ, nous dévoilent l’inquiétante étrangeté du monde intérieur, si "visible" par eux… Les mots, les choses, racontent le monde sous réserve de leur mise en abysse par la lumière, l’espace ou la trajectoire d'un regard, que nous-même dissimulons dans un jeu de reflets.
Avez-vous remarqué combien ces êtres ne portent aucun masque, ni ne marchent les yeux rivés sur l’asphalte ? De leur regard noir illimité, ils dardent le ciel : c’est l’art, au-delà du regard. Ces anges apprennent à déchiffrer nos visages, à les reconnaître, et nous connaissent bien plus que nous-même. Pourquoi ? Parce qu’ils ont la sagesse de ce regard intérieur qui nous fait tant défaut.
Prêtons-leur nos yeux, insufflons leur richesse intérieure, immergeons dans notre "moi profond", observons le monde d'un regard nouveau...et laissons couler une larme.