"La légende de l'oeuf"
Dans le Kalevala, livre sacré des anciens finlandais, c'est de l'oeuf que naquit le monde.
La mère de l'eau, Il Tamara, dormait au fond de l'océan sans rivage.
Dans son sommeil, elle remua et son genou sortit de l'eau tel une île.
Alors, le maître de l'air tomba des cieux vides et déposa un oeuf d'or sur ce genou divin.
Mais à peine effleurée, comme une ensommeillée qu'un insecte agace, la déesse frémit et, frémissant, brisa la coquille parfaite.
Alors, tous les morceaux se transformèrent en choses bonnes et utiles :
Le bas de la coque de l'oeuf forma le firmament sublime.
Le dessus de la partie jaune devint le soleil rayonnant.
Le dessus de la partie blanche fut au ciel la lune brillante.
Tout débris taché de la coque fut une étoile au firmament.
Tout morceau foncé de la coque devint un nuage de l'air
Et désormais le temps avança.
"L'oeuf symbole de vie"
Signe de vie : une coutume provençale en France consiste à offrir à un nouveau-né,
entre autres choses, un oeuf, pour qu'il soit "bon comme le pain,
sain comme le sel, plein (de bénédictions, de vie, de grâces)
comme un oeuf".
"L'oeuf de pâques"
La coutume de s'offrir des oeufs de Pâques de diverses couleurs
a été relevée chez les chrétiens d'Egypte (Coptes) au Xème-XIIème siècles.
Mais, les premiers textes qui font allusion à cette coutume en Europe
datent du XVème-XVIème siècles et ne concernent que la région de l'Alsace.
Plus tard, au XVIIIème siècle, il était de règle
que l'oeuf le plus gros du royaume
pondu pendant la semaine sainte revint de droit au roi.
Louis XIV, dit-on, faisait bénir solennellement le jour de Pâques
de grandes corbeilles d'oeufs dorés qu'il donnait lui-même à ses courtisans,
voire même à ses gardes, à ses laquais et à tout son personnel domestique.
L'opinion généralement admise rattache l'origine de la coutume des oeufs de Pâques
à l'établissement du Carême.
Dès le IVème siècle,
l'Église interdit l'usage des oeufs pendant la pénitence des quarante jours,
alors rigoureusement observée.
Une grande quantité d'oeufs se trouvant entassée dans les provisions du ménage,
le moyen de plus expéditif de s'en débarrasser était de les donner aux enfants.
On en fit même l'objet d'un cadeau amusant,
en les peignant ou en les entourant
de figurines ou devises.
"Qui apporte les oeufs ?"
Les cloches, le coq, la poule, la cigogne ou le lapin ?
Certes le lapin est tout aussi incapable de pondre
un oeuf qu'une cloche ou qu'un coq.
D'une manière ou d'une autre,
l'oeuf reste le symbole de la fécondité, de la vie.
Le mythe du printemps, de la renaissance est donc toujours présent.