
Je pense à toi, être merveilleux, qui nous offre cet espoir inextinguible et précieux, celui qui dessine un sourire de lune dans le coin de nos yeux. Un fossé se creuse chaque jour davantage entre deux mondes que tu n'apprivoises plus. Deux mondes entre rêves et réalités, d'ici et d'ailleurs, qui creusent ton visage de sillons de larmes.
Ce soir, délaisse ta bouteille et tes vapeurs enivrantes...Viens, l'ami ! Prends ma main et suis-moi loin des badauds qui n'ont rien compris ! Allez, viens, je t'emmène !
Tu fardes tes yeux, ta bouche, Ô ! Clown d’Argent
Les ors à la boutonnière tel un sergent.
Dans ton beau costume tu fais battre des mains
Enrichissant chaque jour et ses lendemains.
Tu nous fais rêver à des ailleurs sublimés,
Tu réconfortes les aphorismes opprimés,
Tu coules des regards, frontières esquissées
Entre deux mondes où s’immiscent les risées.
Lorsque tu quittes la piste ton cœur est lourd.
Loin des bravos, des vivats, tu clames l’amour.
Ta belle âme se perd dans un faux labyrinthe,
Tu caches ta peine qui sombre sous l’absinthe.
Effluves opiacés des nuées mortifères.
Supplétifs que bercent tes humeurs passagères.
Tourment de vivre entre deux voies extrapolées
Qui se rejoignent aux portes des mausolées…
Etrange rose qui exalte ton délire
Comme une gangue de givre, là, sur ta mire.
Sublime quintessence aux épines mortelles
Qui ourlent les yeux des mandarins trop rebelles.
Ô, adorable clown ! Tu verses dans l’enfance
Magnifique et plénier jusqu’à la délivrance.
Tu poursuis tes étoiles empreintes de chimères
Dans le mièvre équilibre de nos vies austères.
Etonnant schisme où se mêlent nos piètres pas
Quand se rêvent les choses qui n’existent pas.
Tu vois, l’ami ! Ce soir j’épouse ta tristesse,
Pour toi j’ai pris la plume d’une poétesse.
Poème de Jacqueline Peytavi.