Je resterai discret sur ce livre de proses
Car il paraît suspect de bien trop encenser.
Mais, à vous, cher auteur, je dois le confesser
Il monte, des feuillets, un frais parfum de roses.
Chaque mot qui glissait, miséricordieux,
Se mêlait à l'émoi de l'âme consentante.
Votre plume, câline, est souvent palpitante ;
Et son chant, pour mon cœur, toujours mélodieux.
De l'écrin du recueil j'ai levé la voilette ;
Avidement, j'ai bu, dans leurs thèmes divers,
Ces récits émouvants ou quelques faits divers…
Combien de fois, depuis, j'ai prié pour Zolette !
Pour Maguy, pour Bibi, Ariane…ô destin !
Naître et partir si tôt au royaume des ombres !
Sur la page, ô douleur ! S’étirent des pénombres
Qui nimbent lentement son berceau de satin.
Sous un ciel toujours bleu – ainsi que les cigales-
Vous confiez au vent vos messages d'amour.
Parfois même, à travers une touche d'humour,
J'ai ressenti l'attrait des belles martégales.
Alors, m'est revenu le tendre souvenir
De celles qui troublaient ma neuve adolescence ;
Non rien n'a chu, depuis, dans une obsolescence
Car la source d'Amour ne doit jamais tarir.
Jacqueline ! J'ai lu ce délicat volume ;
Siroté, dans vos mots, la plus douce liqueur ;
Médité quelquefois ; interrogé mon cœur ;
Et j'ai pensé : quel ange a soufflé sur sa plume ?
Poème de Pierre Virmes