D'ici et d'ailleurs

MA COMMUNAUTE

encrier et plume-copie-2

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27 mars 2007 2 27 /03 /mars /2007 22:01

    

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    Au loin sur la colline, de petits nuages s’amoncellent. Sous le regard serein de la nature, le décor bascule lentement dans l’obscurité. Sans bruit, la nuit vient de frapper de son voile obscur, cette belle journée de printemps.

 

     ...Emmitonnée dans le confort de son lit douillet, ma muse tente de lutter contre le sommeil afin de profiter de ces heures qui s'essaiment, mais en vain car, épuisée, elle s’endort enfin.  Je regarde tendrement la jeune nymphe qu’elle fût et qui se réconfortait ainsi dans les bras de Morphée. Imhotep avait assagi ce caractère trempé, et Eros, écorché son cœur d’airain. Elle a gardé ses beaux yeux émeraude et si ses paupières tombent ainsi, c’est parce que le poids des larmes a sur dosé le seuil de la tolérance car elle souffrit bien plus qu’elle ne le laissa jamais paraître.

    D’aucuns ne pourront nier que les années ont abusé ce bel être d’une kyrielle de circonstances douloureuses et que son cœur d’enfant, d’épouse et de mère, a durement été éprouvé par le destin. Son pauvre corps reflète la trace des ans, des souffrances morales et des déchirures sentimentales. Comme la vague du champ de blé mûr poussée par le vent, le temps a courbé son dos et plié ses hanches. La main posée sur la place vide à ses côtés, elle rêve sans aucun doute de l’être qui lui manque le plus, son Amour, son Ephèbe.

     Elle est devenue si fragile, cherchant le moindre réconfort dans le regard de l’un de ses enfants, dans un geste d’affection, ou encore dans une marque d’attention et de tendresse. Je voudrais avouer à cette mère si éprouvée par les vicissitudes de la vie, à quel point mes sentiments envers elle n’ont jamais failli, et que l’éponge du temps a effacé, ô combien, les querelles et divergences d’antan !

    Je m’approche silencieusement et, n’osant interrompre ce portrait osmotique, caresse tendrement l’ovale de son visage. Une larme perle au coin des mes yeux ; je frôle délicatement de mon doigt hésitant, ses lèvres amincies par l'âge et le chagrin. Je lui offre alors mon cœur, ma chaleur pour qu’elle ait moins froid, puis remonte soigneusement le drap sur son épaule. Un tendre baiser sur le front scellera ce moment privilégié où elle devient l’enfant que je fus. Je m’éloigne doucement de sa couche et,  marquant un temps d’arrêt à l’encoignure de la porte, murmure dans un dernier regard :

   - " Bonne nuit, maman… je t’aime !"

     Seul un rayon de lune perce à travers les volets à claies, auréolant cette image du bonheur. Maman est à mes côtés, et j'ose espérer que ma présence sera le plus beau cadeau d’anniversaire que son coeur de mère attendait. 


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