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7 mars 2007 3 07 /03 /mars /2007 12:31

 

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  J'ai tenu pour un trop court instant, j'en conviens, la position d'animatrice d'écriture dans le cadre du "Salon des jeunes de Martigues", et ce, au sein de l'Association de l'Amphore. Je n'oublierai jamais ces moments-là... 

    Le salon des jeunes va bientôt refermer ses portes. Les écrits regagnent leurs classeurs, l’arbre du poète perd ses belles couleurs, les crayons et les gommes retrouvent leur place. A pas de loup, le silence reprend son espace. Blottie dans les bras d’une animatrice, l’amphore se retire paisible, gorgée d’efficience. Avant de quitter ce lieu consacré à la jeunesse, elle se retourne une dernière fois ...

    …Aussitôt renaît en elle l’émoi de ces heures qui remplirent son cœur de joie. Elle avait généreusement ouvert ses anses pour loger en son sein une kyrielle d’enfants, dont le souffle l’étreint encore. De son col élargi, une poignée d’animateurs avait surgi, tels des farfadets en surcroît de générosité. Près de cent cinquante joyeux petits lutins se prêtèrent à leurs tours de magie où, en quelques minutes consenties, calligrammes et lignes d’écritures rassemblèrent dans un même essor, magiciens et enfants polarisés.

    Le jardin de leur rêve, la vie dans leur quartier, qu’est-ce qui ne va pas dans notre monde ? L’enjeu était de taille : capter leur attention, canaliser leur énergie, structurer leur récit, vaincre leur peur, calmer leurs craintes et freiner leurs angoisses. Pour les plus grands, la guerre, la pollution, le racisme et la violence furent les réponses à notre attente. Pourtant, lorsque les animateurs leur demandèrent de conclure leur écrit en apportant une solution, tel un message d’espoir, retentit à l’unisson, le mot : « Paix ».

    A ce juste titre, l’amphore se rappelle l’écrit d’une petite fille qui, par sa couleur de l’ébène souffrait des regards discriminatoires. Des paroles réconfortantes s’échangèrent... puis, prenant sa douleur pour écritoire, l’enfant s’exprima librement, laissant couler l’encre sur sa feuille blanche. L’amphore, troublée par tant de sagesse, aurait voulu serrer contre sa poitrine ce petit cœur désemparé. Son discernement était des plus émouvants car d’une plume attristée, conclut ainsi : « Si l’on pouvait mélanger les quatre couleurs du monde, on obtiendrait une seule et même teinte, celle de la fraternité.» .... Quelle véracité !

    Au fil des jours, l’amphore oubliera probablement le prénom de ce cher petit ange, mais jamais ne s’effaceront de sa mémoire, ni son visage, ni davantage les larmes qui perlèrent le long de ses joues.

    .... Fortement virevoltée par le bras qui la soutenait, l’amphore remercia d’un dernier clin d’œil complice tous les animateurs et enseignants qui concrétisèrent ce qu’elle fut, sans ne jamais cesser de l’être : un puits d’échange, de communion et de partage. Redressant fièrement son col garni de blé et de lavande, elle déclama :

 

    « Ô ! Suprêmes instants où s’enfuient nos larmes, nos plaies les plus profondes, dans ce vase clos où les amitiés se ciblent, s’affinent, s’abandonnent, retenons la joie de ces enfants qui nous désarment, apaisons leurs craintes qui nous alarment, et gageons qu’un jour puisse s’épandre dans les coeurs, l’amour que ces petits lutins possèdent de meilleur : L’Écriture, notre héritage. »

 

 

 (Article rédigé par J.Peytavi)

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commentaires

N
oui  beau site <br /> :)<br /> bisous
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